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Raphaël Barrois



Bonjour Raphaël Barrois, est-ce que tu pourrais te présenter? 

Bonjour, je suis Raphaël Barrois et je suis plasticien. J’ai abordé l’art à travers l’artisanat en effectuant un BMA décorateur sur verre. Puis j’ai intégré les Beaux-arts de Rennes, jusqu’à la licence et effectué mon master à la Villa Arson à Nice.




Quelle est ta pratique et depuis quand y travailles-tu?

Mon travail est pluridisciplinaire, néanmoins le verre est le médium que je travaille depuis maintenant plus de 10 ans. Cette utilisation variée des médiums est au service d’interrogations communes. Les notions d’identité et d’appartenance que je soulève nous questionnent sur leur construction et nos acceptations en tant qu’élément d’un groupe social ou d’une société définie. Pour ce faire, je révèle les traces et les empreintes qu’on peut laisser sur la matière comme pour mieux attraper le réel. Elles irradient souvent d’une violence attractive et permettent une libre interprétation de la part du spectateur. En choisissant d’ajouter les notions d’éphémérité et de fugacité aux questions d’identité, je propose d’arrêter, au moins un instant, ce qui est voué à disparaître. Cette décision relève de mon désir profond de fixer l’intangible dans une course effrénée vers ce qui va se perdre et périr. De cette manière, en jonglant avec le royaume de la mémoire et le domaine de l’expérience, chaque œuvre est une question ouverte sur notre condition.





Comment es-tu arrivé là?

Je me suis toujours intéressé aux questions sociétales, et plus précisément à cette vaste question de l’identité d’un individu. Quelles sont ses différentes couches et strates qui nous définissent. Comment elles nous nourrissent et surtout comment on les traduits.



Quels sont les outils / médiums que tu utilises? 

Les outils sont variés en fonction du médium que je vais utiliser. Pour certaines peintures (série assimilation ) j’ai utilisé le chalumeau directement pour peindre sur la toile. J’essaie de ne pas être forcement contraint par l’utilisation principale de l’outil.


Travailles-tu sur d'autres projets extérieurs à la photo?

Nous essayons avec plusieurs amies de trouver un lieu où nous pourrions développer différents projets.​


Une création pour nous faire rentrer dans ton univers?

Je vous parlerais bien de la couverture de survie réalisé en 2018. Cette pièce est très importante, elle m’a permis de développer un nouveau champ dans lequel je me suis inscrit depuis qui est « le partage du sensible ». Cette couverture de survie est avant tout un espace que l’on va occuper sur un temps donné de l’urgence. Les plis, les courbes qui font la pièce en verre, sont générés par des contraintes que je fais subir au matériau. De même, l’utilisation des feuilles d’or est une manière de marquer que survivre vaut de l’or. J’ai souhaité cristalliser cet objet qui a déjà été occupé et qui sera amené à disparaître. Il est en relation direct avec le tapis qui l’empêche de riper, les deux objets sont en équilibre.




Peux-tu nous parler de ton processus de création?

Il est souvent le même, il commence par une idée fixe qui revient souvent. Par exemple pour les flaques, je me suis inspiré de gouttes d’eau qui finissent par produire une flaque. Je souhaitais avoir cette transparence et cette projection qui se crée naturellement, mais qui n’est pas fixe, tout en conservant cet aspect flou que l’on ne remarque que par temps de chaleur. Par la suite, je passe par beaucoup d’expérimentations qui me permettent de faire et surtout de défaire l’idée fixe.






Quelles sont tes sources d'inspiration? Comment arrives-tu à rester créatif?

Elles sont multiples, les films d’Alejandro González Iñárritu, Terrence Malick et Steve McQueen m’inspirent énormément. L’univers de Bill Viola est également une grande source d’inspiration. J’essaie de voir le plus possible d’expositions et de rencontrer des artistes pour échanger.

Selon toi quel rôle est celui d'un artiste (designer ou artisan) dans le monde d’aujourd’hui?

Il y a une phrase de Pina Bausch que j’aime beaucoup et qui répond très bien à cette question . «Longtemps, j’ai pensé que le rôle de l’artiste était de secouer le public. Aujourd’hui, je veux lui offrir sur scène ce que le monde, devenu trop dur, ne lui donne plus : des moments d’amour pur.»

De quoi tu ne pourrais plus te passer?

Faire, Faire, Faire...

Ton Artiste (ou designer / artisan) préféré?

David Hammons.

Un livre ou une émission à nous conseiller?

L'Eté de Albert Camus.

Une destination rêvée?

La Mongolie.


13/05/2020

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