C’est une histoire de vitesse, de notes qui dansent, des accords qui se précipitent et qui s’entremêlent. Une histoire où le contrôle n’est plus roi, où le contrôle n’est plus là.
Une mélodie qui s’envole, aidée par l’émotion, échappe au par cœur. Un morceau de piano préparé pour un concours mais interprété autrement, à une vitesse deux fois plus rapide que prévu. L’adrénaline de la vitesse résonne comme une liberté et un hommage au compositeur Rachmaninov qui m’invita dans sa folie née de la rapidité de ses morceaux. Une vitesse qui rend fou. Fou car le contrôle nous échappe mais les doigts continuent, la mélodie s’enchaine :  mais qui joue ?
Comme une impression d’être spectateur de ce qui se passe à ce moment-là alors que c’est bien moi qui suis assise, là, devant ce piano, face à un jury et un public... Mes doigts dansent, le noir et le blanc se mélangent, la mélodie s’envole.

Une préparation rigoureuse, répétée et pensée pour être acteur du moment tant attendu, mais l’ivresse de cette mélodie m’emporte, change mes repères, pour laisser place à la folie.