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Ekhi Busquet



Bonjour Ekhi, est-ce que vous pourriez vous présenter ? 

Je suis Ekhi. Je vis et travaille entre Paris et Marseille en tant que designer, j'ai 35 ans.


Quelle est votre pratique ?

Je suis designer mobilier spécialisée en Retail Design depuis 12 ans. Dans mon studio de design global, j'imagine des objets et des scénographies où se mêlent art, architecture et enjeux sociétaux.



Comment êtes-vous arrivée là ?

J’étais fascinée par le Génie civil mais mon niveau en mathématiques m’a orienté vers des disciplines que je maîtrisais sans effort telles que la Philosophie et les Arts. Le design est une belle synthèse entre des enjeux de conception et de création. Aujourd’hui faire des plans me fait suer, je ris d’imaginer quel ingénieur approximatif j’aurais certainement été ;) J'ai aussi été inspirée enfant par l'artiste Tristan Rà, à qui mes parents, m’ont confiée un an en raison de contraintes professionnelles. Perché avec sa famille en haut d’une sublime colline en Ariège j'ai vécu avec eux une année déterminante dans mon parcours qui m’a éveillée à la création. Nous vivions à l’étranger et il fallait que j’attrape la rentrée scolaire française dans des délais que mes parents ne pouvaient pas atteindre. Une parenthèse dans ma vie d’enfant où j’ai appris à dessiner au fusain, travailler la peinture à l’huile et mélanger des pigments purs. C’est tout ce que j’ai retrouvé par la suite à l’Ecole Boulle qui forme aujourd’hui encore, à une méthode créative par le dessin appliquée à l'industrie.


Quels sont les outils que vous utilisez ? 

Je dessine et je prends toutes mes notes, avec une même pointe noire taille 02. J'en consomme beaucoup, je les achète par parquet de 10 pour ne pas en manquer. Je fais tous mes dessins sur du papier couché brillant 135g. Ces 2 outils m'obsèdent, je les fais suivre partout.


Qu'est-ce qui définit votre travail ?

Une réflexion qui intègre une base de cahier des charges conventionnel auquel je rajoute des entrées complémentaires qui me sont propres. La conscience par exemple (qui finance, le temps de la main de l'Homme, combien de répétions de gestes à l'identique, l'intérêt d'une pièce en terme de développement des collaborateurs qui produisent, etc).


Travaillez-vous sur d'autres projets extérieurs ?

Mon studio est un studio de design global, je réponds à tout un tas de problématiques d’objet et d’espace. Je dessine aussi bien, des boutiques pour des grandes marques de luxe, du mobilier pour des petites échelles d’entreprises engagées localement, comme des objets industriels très spécifiques types des pousses-seringue pour les hôpitaux français par exemple. Des terrains de jeux créatifs très hétéroclites et multiples qui me laissent tout juste le temps de dessiner aussi pour des associations dites d'intérêt général que j'accompagne entre deux projets sur des enjeux plutôt d'inclusion sociale.




Une création pour nous faire rentrer dans votre univers ?

Ma dernière collaboration avec Les Mains de Mamie pour qui j'ai dessiné une collection "home" aux inspirations résolument méditerranéennes. Cette petite marque a tout d'une grande. La collaboration est née d'un désir commun de crée du lien social intergénérationnel et de dessiner du beau en faisant du bon.



Pouvez-vous nous parler de votre processus de création ?

J'ai été formée à l'Ecole Boulle à une méthode créative par le dessin. Tout commence avec ma mine noire et du papier, puis je fais évoluer progressivement mes dessins avec des logiciels 2D puis 3D. Sur les dernières phases d'images de synthèse, je fais appel à des talents avec qui je travaille depuis des années. Le process se termine chez mes maquettistes qui font advenir dans le réel mes idées.


Quelles sont vos sources d'inspiration ? Comment arrivez-vous à rester créative ?

Pour toujours, je suis sous sortilège méditerranéen. Cette culture colore beaucoup mes créations. Je suis très réceptive au travail de Jaime Hayon et sans tout valider, j’aime les trajectoires réflexives d’un Enzo Mari ou d’un Papanek. La puissance créative c'est comme les maths, il y a une méthodologie structurante et ensuite l'identité de chacun vient la colorer.


Quels sont vos futurs projets ?

Je livre en 2022 une boutique 100% française pour le Groupe L'Oréal. Elle sera dévoilée en début d'année. Suivra ensuite une jolie collaboration avec le fabricant d'algue française recyclée Gwilen, pour qui j'ai dessiné une collection de luminaire. D'autres collaborations très locales avec des artisans d'exceptions, arriveront ensuite pour l'été. 2022 m'enchante déjà !


Selon vous quel rôle est celui d'un artiste (designer ou artisan) dans le monde d’aujourd’hui ?

Je fais partie de ceux qui sont dans une démarche avant tout de "mise au service". Le designer a la possibilité d'être un élément à impact sur un certain nombre de questions de société. Nous faisons partie d'un tout dont on procède et auquel on contribue sans en être jamais véritablement le sujet.


De quoi vous ne pourriez plus vous passer ?

Ma mine noire, mon carnet et la lumière de Marseille.


Ton Artiste (ou designer / artisan) préféré ?

Dans mes contemporains, je suis très réceptive au travail de Jaime Hayon et sans tout valider, j’aime les trajectoires réflexives d’un Enzo Mari ou d’un Papanek.


Un livre ou une émission à nous conseiller ?

Le podcast "Les couilles sur la table". Les chroniques philo de Charles Pépin sur France Culture. Le dernier Astérix et le griffon.

Un compte Instagram qui t'inspire ?

Usbek & Rica


Une destination rêvée ?

L'anse de la fausse monnaie à Marseille le dimanche matin avant 11:00.




06/12/2021

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