Bonjour Jean-Baptiste, est-ce que tu pourrais te présenter ?
Je suis Jean-Baptiste Durand, j'ai 36 ans, je suis designer et je retourne vivre à Paris après un passage de 3 ans au Havre.
Quelle est ta pratique ?
Je suis designer depuis mon diplôme, en 2011. J'ai commencé une activité en indépendant en 2018 et j'ai découvert la céramique il y a 3 ans.
Comment es-tu arrivé là ?
Depuis tout petit, je dessine. Avant, je dessinais des motos et des voitures. Je voulais devenir pilote. Assez rapidement, j'ai compris que je n'avais pas le courage nécessaire, et en plus je n'étais jamais monté sur une moto. Je me suis donc rabattu sur le design, ça me paraissait assez logique. Et progressivement, j'ai voulu dessiné autre chose que des motos.
Quels sont les outils que tu utilises ?
Aujourd'hui, je fais des bases en céramique, que je pimp !
Qu'est-ce qui définit ton travail ?
Le plaisir.
Travailles-tu sur d'autres projets extérieurs ?
Je me prépare pour jouer le tournoi de wimbledon mais j'ai peu d'espoir là dessus.
Une création pour nous faire rentrer dans ton univers ?
Si je devais parler d'une de mes pièces, c'est une pièce composée de 2 éléments principaux : La base, un cone renversé en grès sauvage, très chamotté, super brut et des boucles en argile lisse. Un peu comme si de cette surface "crouteuse", imparfaite, jaillissait autre chose, de plus lisse, plus doux. J'aime bien ce côté versatile. Se dire qu'une chose peut être multiple suivant comment on l'aborde... On peut dire que c'est une pièce lisse sur une base rugueuse. Ou une pièce rugueuse de laquelle émerge du doux...
Peux-tu nous parler de ton processus de création ?
Je réfléchis un peu tout le temps... Comme si j'étais en veille. Quand ça déborde, je prends un stylo, un morceau de papier, et j'y esquisse mon idée. Après j'essaie de développer cette idée en dessin jusqu'à trouver ce qui me plaît.
Quelles sont tes sources d'inspiration ? Comment arrives-tu à rester créatif ?
J'ai n'ai pas trop peur de ne pas être inspiré. Si ça arrive, c'est que je n'ai rien à dire, et ce n'est pas grave. Mais je ne dis pas non plus que ce que je fais est toujours très inspiré ! Quand je dessine ou fais quelque chose, c'est que j'ai envie de le faire. J'ai "besoin" de le voir !
Quels sont tes futurs projets ?
Continuer, tant que j'ai la flamme!
Selon toi quel rôle est celui d'un artiste (designer ou artisan) dans le monde d’aujourd’hui ?
Ma seule façon de légitimer mon travail, c'est de me dire que je participe "à la beauté des choses". C'est certainement prétentieux, mais ça me permet de continuer à présenter des choses. Autrement, je me dirais qu'il ne faut plus rien produire, et commencer sérieusement à envisager la décroissance, en arrêtant notamment, de produire à tout va.
De quoi tu ne pourrais plus te passer ?
Un partenaire de tennis.
Ton Artiste (ou designer / artisan) préféré ?
En ce moment Simon Geringer.
Mais sinon j'aime beaucoup une œuvre de Robert Breer. Les floats. Ce sont des gros objets, presque comme des portions de murs/maisons. Ces objets bougent extrêmement lentement. Il raconte que lors de vernissages, il voyait des personnes s'y adosser avant de se retrouver obligées de se décaler sans même se rendre compte que le "mur/œuvre" bougeait.
Un livre ou une émission à nous conseiller ?
"Paresse pour tous", d'Hadrien Klent. Pas pour le style mais pour l'histoire. Sinon, "Tous les matins je me lève" de Jean-Paul Dubois, pour ses rêves de rugbymen.
Un compte Instagram qui t'inspires ?
J'évite d'y passer trop de temps. C'est mieux de lever la tête de son téléphone haha !
Une destination rêvée ?
Là, j'ai un nouveau but : Aller à murrayfield, à Edimburg, le stade où joue l'équipe écossaise de Rugby. Pour y écouter Flowers of Scotland repris Acapella. Ca doit être énorme. Si en plus j'ai l'occasion d'y voir Damian Penaud y planter un essai après son légendaire pas-de-l'oie... C'est parfait. Comme je voudrais ne plus prendre l'avion. J'essaierai d'y aller en bus et train.
22/10/2023