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Mathieu Delacroix



Bonjour Mathieu est-ce que tu pourrais te présenter?  Je m'appelle Mathieu Delacroix. J'ai 28 ans et je suis designer vivant et travaillant à Paris.

Quelle est ta pratique et depuis quand y travailles-tu? Je suis designer produit de formation mais mes différentes expériences professionnelles m'ont amené à élargir mes champs d'action à l'architecture d'intérieur, le retail ou encore la scénographie. Cela fait maintenant 4 ans que je travaille sur Paris en tant que designer. Après avoir assisté des designers tels que Mathilde Bretillot ou Guillaume Delvigne, je développe depuis peu mes propres projets : passant de la commande privée à des produits en série pour des groupes comme Ligne Roset / Cinna.



Comment es-tu arrivé là?

Grâce à mon père je crois ! Mon père examine beaucoup d'entreprises pour son travail. Lors d'une visite chez un industriel, il a rencontré des designers. Encore au lycée à cette époque et ne sachant pas vraiment quoi faire de mon avenir (à part beaucoup dessiner chez moi comme en cours...), mon père m'a conseillé de me renseigner sur ce métier dans lequel il m'imaginait bien... il avait bien raison! L’année d'après mon bac, j'ai fait une prépa pour intégrer les grandes écoles d'Art et de Design : ce fut une révélation ! Je me suis complétement épanoui dans ce milieu et savais que je voulais poursuivre dans la filière des Art Appliqués. Je suis ensuite entré à l'ESADSE (Ecole Supérieure d'Art et Design de Saint-Etienne) où pendant 5 ans j'ai pu toucher un peu à tout (art, photographie, design de produit, graphisme, design d'espace...). Diplômé en design d'objet, c'est naturellement dans ce secteur d'activité que j'ai cherché du travail et que j'évolue aujourd'hui.



Quels sont les outils / médiums que tu utilises? 

Je dirais le dessin. Tout commence par un dessin ! D'ailleurs il m'a toujours été plus facile de m'exprimer avec un crayon qu'avec un discours. Dès que j'ai une idée il faut que la mette sur papier. Je vais même souvent épuiser cette idée au filtre du dessin car je trouve que la main a une vérité plus "instantanée" que n'importe quel autre outil. Après avoir dessiné, j'essaie de reproduire mon idée/projet avec les outils numériques et notamment 3D. L'imagerie numérique m’intéresse : c'est un médium qui va tout de suite donner de l’épaisseur à un projet et une première concrétisation, d'une certaine manière.




Travailles-tu sur d'autres projets extérieurs?

Non pas vraiment. Mais le dessin et plus particulièrement l'aquarelle est en quelque sorte un hobby que je pratique régulièrement à côté de mon travail de design. J’ajouterais que cette pratique est même constante et est autant devenu un support stimulant mon imagination qu’un outil nourrissant mes projets de design (ce sont des vases communicants). À l'instar de ma série de dessin IWA : dessins créés à partir d'aquarelles faites main retravaillées à l'ordinateur. C'est un travail que j'ai commencé depuis le début du confinement mais qui émane d'une pratique que j'avais déjà élaborée au Japon (pays de coeur où j'ai vécu un temps). J'envisage IWA comme une étude de dessins "d'atmosphère" issue de mon imaginaire et ma mémoire. En l'occurence, IWA s'inspire des rochers et autres paysages rocailleux («iwa » signifiant « roches » en japonais). Et étonnamment, cette série rencontre un petit succès sur les réseaux sociaux donc c'est un travail que je pense continuer et développer.


Qu'est-ce qui définit ton œuvre ?

Je ne sais pas ce qui pourrait réellement me définir. Bien sûr, il y a des choses qui m’inspirent et qui influencent mon travail plus que d’autres. Mais je n’aime pas trop parler de style ou de posture. À vrai dire, je me sens encore « adolescent » dans ma pratique du design : je ne suis pas encore sûr de ce que je veux ou de là ou je veux aller. J’essaie de toucher à tout et d'affûter mon regard au gré des projets.




Une création pour nous faire rentrer dans ton univers?

Je dirais TASSO : une collection de plusieurs vases en bois massif. Tout d'abord parce que c'est le premier objet que j'ai pu faire éditer. Et puis parce qu'il résume en quelque sorte mon approche du design : faire des objets simples mais sensuels. Ainsi, bien qu'il s'agisse de concevoir des objets avec un usage ou une typologie concrète j'aime l'idée de produire avant tout une forme qui va s'appréhender à travers nos différents sens (vue, toucher...). Je préfère davantage regarder un objet en tant que forme et comprendre ensuite à quoi il sert, comment il est fait etc... Que l'inverse. C'est d'ailleurs dans ce sens qu'on s'attache et donne une valeur à l' objet.


Photos TASSO: Maxime Verret


Peux-tu nous parler de ton processus de création?

Comme évoqué précédemment, je commence quasiment tout le temps avec un dessin : ça peut être un petit croquis fait dans le métro comme une belle aquarelle. Ensuite je passe sur mes outils numériques pour faire une représentation 3D de mon dessin et vérifier que celui-ci fonctionne en volume. Quand le projet s'affine en 3D, je ressens parfois le besoin de passer en maquette échelle 1 pour vérifier certaines dimensions ou courbes. Une fois que le projet a pris toutes ces dimensions, je sens qu'il est temps que j'aille voir un artisan ou un industriel afin de rendre le projet palpable et concret.


Quelles sont tes sources d'inspiration? Comment arrives-tu à rester créatif?

Tout je pense. Ce que j'ai vu, lu, mangé, écouté ! Mais le plus souvent, je pars d'un fragment, d'un détail et développe un projet autour. Dire que je suis tout le temps créatif serait faux, d'ailleurs je pense que personne ne peut l'être. Mais dès que j'ai un "coup de mou" créatif, j'arrête tout : je lâche crayons, ordinateur, recherches etc... Et j'essaie de faire tout sauf du design. Je m'occupe avec d'autres tâches. Et au bout d'un moment je vais repenser naturellement aux projets, avoir des idées, cela me manque presque...C'est le bon moment pour m'y remettre ! Je suis de nouveau plein d'images et il faut les mettre en forme.




Quels sont tes futurs projets?

Avec le confinement tout s'est un peu mis en stand-by. Certains projets ne verront peut-être pas le jour mais d’autres se relancent… Dans tous les cas, j’aimerais continuer ce que je fais mais je souhaiterais élargir ma pratique du design : l’autoédition et l’international sont des choses qui m’attirent, par exemple.




Selon toi quel rôle est celui d'un artiste (designer ou artisan) dans le monde d’aujourd’hui?

Très compliquée comme question... Je dirais d'être attentif aux usages de son temps ! Après je ne pense pas que le rôle primordial du designer soit de révolutionner le monde. Un peu à l'image de l'artiste, le designer est plus là pour transcender le réel : dans le sens où il n'est pas question de décrire ou construire le monde tel qu'il est mais tel que nous le ressentons. Je crois que le design est avant tout là pour apporter du sens et de la poésie. J'aime beaucoup comparer le métier de designer à celui du cuisinier : le but premier étant de donner un peu de saveur, de goût au quotidien avec les ingrédients qui nous sont donnés.


De quoi tu ne pourrais plus te passer?

Un carnet MUJI A5 à spirale et un criterium.

Ton Artiste (ou designer / artisan) préféré?

DESIGNER : Difficile ! je dirais : Eileen Gray, Naoto Fukasawa

ARTISTE : Je rêve de voir une exposition de Fred Sandback

ARTISAN : Le travail de Alison Thirion

Un livre ou une émission à nous conseiller?

Le gout de M : podcast du Magazine le M.

Sinon n'importe quelle emission culinaire : c'est mon pêcher mignon de confinement!

Un compte Instagram qui t’inspire?

@jonkoko

Une destination rêvée?

Japon, Nouvelle-Zeland, New-York ... que des îles!


26/05/2020

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